Poème XX - Repentance
Des parfums d'enfance oubliés
Elle hume les essences chéries
Loin des alcôves embrumées
Où trop longtemps se posa sa vie
A tâtons, loin des préceptes
Elle avait suivi une étoile
Qui se révélait bien plus pâle
Que les âmes même de ses adeptes
Allégée de sentiments
Jusqu'à sa fragilité transie
Elle donnait impunément
Jusqu'à la fleur de sa vie
Pétrifiée par la crainte
De n'être plus la seule aimée
Elle s'accrochait à poings fermés
A toutes amours même feintes
Dans la douleur de sa chair
Elle ne voyait plus la détresse
De ceux-là même qui, amers
Dédaignaient l'appeler maîtresse
Jusqu'au jour où l'Etoile
Par son infinie sagesse
De son oubliée délicatesse
Vint toucher le léger voile
Loin des mirages du déni
De sa propre mansuétude
Que les Hommes avaient banni
D'un jugement d'ingratitude
Son cœur perce les mystères
de l'Amour véritable
Celui dont n'est capable
D'y mettre fin aucune chimère
Forte de cette absolution
Et de ses larmes purifiée
Elle trouve grâces à foison
A l'abandon de son passé
Par ce pardon elle témoigne
De la puissance de l'amour
Qui tel le chant d'un troubadour
Toutes les ténèbres éloigne.
Marlène Aurangé