Poème XXII - Le Tam Tam de l'Âme
Tam tam endiablé dans le lointain
Me berce de douces vibrations
Le soleil rouge du matin
Me ramène à la ligne d'horizon
Sous la frêle protection de ma tente
Mes sens s'éveillent sous la chaleur
Etourdissante et enivrante
M'enveloppant d'une suave torpeur
Temps du Tam Tam
Temps qui m'aime
Mon corps s'accorde à ce nouveau rythme
J'abandonne ma chrysalide
Pour me perdre aux algorithmes
De cette musique qui me guide
Grammaire primitive, langage simplifié.
J’éteins le feu protecteur de la nuit
Et m'adonne aux percussions du djembé
Sous un ciel de plomb, qui ma peau brunit
Temps du Tam Tam
Temps qui sème
Résonance harmonique, je suis en équilibre.
Au diapason je cherche le zénith
Tel l'oiseau, de contraintes libre
Je m'envole porté par ces notes qui m'habitent
En sueur, ma gorge sèche se noue.
J'exprime un râle profond et primitif
Quelle est cette force qui me met à genoux
Et soutire à mon âme ce cri plaintif ?
Temps du Tam Tam
Temps qui m'aime
Adoubement mystérieux, marque mon destin.
Cicatrice sensorielle de mes ailes
Ange déchu je m'efforce en vain
De retrouver l'innocence originelle
Ma descendance nephilim est orpheline.
Entêtants tambours à me rendre sourd
Je sens le poids de ma vie devenir infime
Les percussions en lancent le compte à rebours
Temps du Tam Tam
Temps qui sème
Renaissance des sens, ma peau se tend.
Ma salive goûte au temps présent.
Du sablier se fige l'écoulement
Vision soudaine de l'essence de l'instant
Fragrance mémorielle, matricielle de ma nature,
Rassurantes sensations je recherche l'équilibre
Parmi mes souvenirs qui tels des fruits mûrs
Libres d'attaches tombent sur la terre libre
Temps du Tam Tam
Temps qui m'aime
Ce terreau où germe ma nouvelle conscience,
Émergente dansante au son du tam tam
Vient peser dans sa balance
La nouvelle légèreté de mon âme
Harmonie du silence entre les notes.
Je danse pour célébrer ce monde
Et l'avènement de l'antidote
Qui d'espérances mon esprit féconde
Temps du Tam Tam
Temps qui s'aime
Le tam tam s'accorde aux battements de mon cœur.
De mes envies je ne suis pas l'instrument
Et je vibre aux accents de l'équateur
Qui me transportent poussé par les vents
Do ré mi fa sol la si. Vis la vie
Mon réveil tambourine. Étrange rêve
Sois ton meilleur ami sans ennui
Écoute cette musique sans trêve
Marlène Aurangé et Christophe Peñaranda