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Publié le par MA

Je suis toujours surprise de voir que certaines personnes ne daignent même pas répondre aux mails que l'on envoie, ne serait-ce que pour dire "merci" ou "bonne journée à vous aussi"... J'en viens parfois à me poser la question de savoir si, réellement, elles ont lu les mails que je leur ai adressés...

Il y a ceux qui sont débordés, à ceux-là encore, je peux pardonner... Mais les autres ? Le plus curieux est que ce sont souvent ces personnes-là qui, les premières, quand elles envoient des mails qui restent sans réponse, font remarquer à leur interlocuteur qu'il a tardé à répondre...

Les sentiment de parler dans le vide est très désagréable ; si nous transposons cette situation à une conversation orale, y a-t-il des personnes qui ne répondraient même pas aux questions que vous leur poseriez de vive voix, préférant continuer leur activité du moment ?

La réponse est oui... triste constatation.

Publié dans Quotidien

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E
Très intéressant pour moi : j'appartiens à ce type de personnes que vous décrivez. Je réponds tardivement aux gens qui me contactent, et parfois tellement tard qu'ils ont eu l'impression que je n'ai pas daigné leur répondre. Evidemment, entre-temps, le temps s'est écoulé et ma réponse tardive n'est plus d'actualité pour l'autre qui, heureusement, a eu d'autres centres d'intérêt. Un énorme décalage existe entre moi et les gens sur ce point. La cause en est mon travail : je suis monteur-éducateur auprès de personnes handicapées, des cas lourds où l'autonomie n'existe pas ou peu. En outre, je coordonne une équipe de 10 personnes. A mon insu, avec le temps, je me suis aperçu que je ne pouvais plus apporter aussi facilement aux autres ce qu'ils espéraient de moi : réciprocité immédiate ou au moins rapide, retour quasi-instantané d'émotion, échange de coeur à coeur, etc... Mon travail, c'est le don et même le &quot;surdon&quot; au quotidien. J'en suis épuisé. Du coup, je me protège et apprécie la solitude : lorsque je suis en congé, je sors peu, me cloître chez moi et ne décroche plus le téléphone. Je réponds par écrit... avec un délai plus ou moins long. Je ne réponds rapidement qu'à ceux qui sont au courant de mon épuisement mental et qui comprennent que je ne suis pas une &quot;machine à stimulations&quot; ou travailleur social quand je suis chez moi. Etant très intuitif, je sais de suite lorsque celui ou celle qui me contacte espère un retour immédiat ou très rapide... ce qui me fait fuir. C'est ce qu'on me demande, exige de moi, tous les jours, professionnellement : un don de moi maximum. Alors, je dis à la vie, NON ! J'ai besoin de me ressourcer et de me recentre sur mes priorités et de pouvoir être avec moi-même en dialogue silencieux et intime.<br /> <br /> Une absence de réponse ou un délai trop important entre l'envoi et sa réponse peut signifier beaucoup de choses, pas forcément une attitude égoïste. Evidemment, lorsque l'on se trouve dans la position de l'envoyeur, on est très déçu et on peut tourner la page. C'est aussi un risque à courir pour celui qui ne répond pas de suite. Si par contre, il ne répond plus à plusieurs sollicitations, c''est sûr il perdra l'autre.<br /> <br /> En ce qui me concerne, je suis devenu beaucoup + ouvert et tolérant sur ce point : certains me laissent sans signe de vie durant des semaines aussi et un jour, ils viennent vers moi à nouveau ! Ca semble un peu chaotique mais ça me va : cette déstructuration du lien social me convient. Je culpabilise moins puisque moi-même, je ne peux plus apporter un retour rapide aux gens. Les autre se règlent sur mon rythme et ceux qui ont compris ma souffrance comprennent et restent mes amis. Cette situation est aussi une belle école de l'autonomie.<br /> <br /> Derrière une absence de signe à votre égard, tant de chose se cachent, ce qui ne signifie pas que le véritable égoïsme n'y soit pas non plus. A vous d'être vigilante et de remettre une personne face à ses responsabilités amicales si vous pensez qu'elle dévie sans raison, ce qui peut être le cas ; une amitié, c'est l'affaire de deux protagonistes, pas que d'un seul.<br /> <br /> Bien à vous !
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M
Merci beaucoup pour votre contribution et pour votre témoignage éclairant.<br /> Votre point de vue est tout à fait compréhensible et les raisons qui vous empêchent de répondre rapidement aux personnes qui vous sollicitent sont, à mon avis, tout à fait légitimes.<br /> <br /> J'ai écrit ce billet (certes peu développé, il est vrai, ce qui mérite peut-être une petite explication) en pensant à certaines personnes en particulier dont je suis bien certaine qu'elle ne sont en rien dans une situation similaire à celle que vous décrivez. Je ne parlais pas de mes amis envers qui je suis toujours patiente s'il ne me répondent pas rapidement, parce que je sais qu'ils sont sincères, mais de quelques connaissances en lien avec mon travail qui ne semblent pas prendre en considération la dimension humaine des échanges professionnels.<br /> <br /> Dans votre cas, il est tout à fait normal que vous souhaitiez avoir des moments à vous, d'autant plus que votre travail doit vous demander une disponibilité physique et émotionnelle très importante ; nous avons tous besoin de moments de solitude pour nous ressourcer et faire le point. Si vos amis le comprennent et le respectent, ils font bien.<br /> <br /> Ce que vous dites est tout à fait juste : une amitié est l'affaire de deux protagonistes, ce qui signifie aussi savoir respecter l'intimité et les besoins de l'autre.<br /> <br /> Bien à vous